#ManmanNasyonAn – Suzanne (Sanité) Belair

Lorsqu'arriva son tour de mourir, Sanité exigea d'être fusillée comme l'officier de l'armée qu'elle est. On essaya de lui bander les yeux, elle refusa. On essaya de lui faire baisser la tête pour la décapiter, elle refusa. Finalement, on dût se plier à son vœu et la fusiller.
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En août 1802, une jeune lieutenant de l’armée de Toussaint Louverture et son mari se soulèvent contre la France et occupent les mornes de Verrettes, ayant réussi à persuader la population de l’Artibonite de les suivre. Elle est morte, fusillée, sous les balles de l’armée coloniale française de Leclerc.

La révolte Bel-Air

La lieutenant Suzanne (Sanité) Bel-Air est une jeune affranchie née en 1781. En 1796, à l’âge de 15 ans, elle épouse Charles Bel-Air, neveu et lieutenant du général Toussaint Louverture. En 1802, l’empereur français Napoléon, se méfiant des ambitions de Toussaint, envoie son beau-frère Charles Victoire Emmanuel Leclerc, rétablir l’esclavage à Saint-Domingue. Celui-ci fit arrêter puis exiler Toussaint en France. Sanité Bel-Air entre en rébellion et se réfugie dans les mornes de l’Artibonite.

C’est le général Jean-Jacques Dessalines qui, à cette époque, était encore officier de l’armée française, que Leclerc envoie ramener les rebelles à l’ordre. Il s’agit, pour Leclerc, de mettre Dessalines dans une position difficile.

Dessalines sait qu’il n’est pas encore prêt pour la révolution. Il sacrifie Sanité et Charles. Il les fait arrêter et transporter au Cap pour être jugés. Six heures après leur arrivée au Cap, la commission militaire condamne à mort Charles et Sanité Bel-Air. Charles étant un officier de l’armée et Sanité, une femme, la commission décida de fusiller l’un et de décapiter l’autre.

Mourir en lieutenant

L’historien Thomas Madiou rapporte comment avant l’exécution, Sanité enjoigna à son mari de mourir en brave. Charles mit sa main sur son cœur et fut exécuté d’une balle à la tête. Lorsqu’arriva son tour de mourir, Sanité exigea la mort par fusillade comme l’officier de l’armée qu’elle est. On essaya de lui bander les yeux, elle refusa. On essaya de lui faire baisser la tête pour la décapiter, elle refusa. Finalement, on dût se plier à son vœu et la fusiller.

C’était le 5 octobre 1802. Sanité avait 21 ans.


Lire aussi, Sanite Bel-Air, sur le site de la fondation pour la mémoire de l’esclavage.


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