Ateliers collaboratifs de février 2022- L’arbre des causes

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L’arbre des causes

Avec 2%, Haïti est 186e sur 193 pays en termes de présence des femmes au Parlement alors que les femmes représentent 52% de la population. La moyenne mondiale est de 25%; la moyenne régionale (Caraïbes) est proche de 40%. Le cas d’Haïti est inquiétant. Il faut répondre à des impératifs d’équité et de représentativité, en commençant par identifier les causes de ce retard.

Le livrable du premier jour des ateliers est un arbre des causes permettant de visualiser clairement les causes de la faible présence des femmes en politique et en déduire les moyens d’éviter la réitération. Il s’agit d’une Identification a posteriori des faits nécessaires à un événement indésirable – méthode empruntée aux techniques de l’ingénieur. 

Le but n’est pas d’expliquer la défaillance mais de trouver les moyens d’éviter qu’elle ne se reproduise. Ensemble, l’équipe de travail, composée des représentant.e.s des partis politiques, part de l’histoire (la défaillance dans la représentativité statistique des femmes en politique en Haïti) pour établir l’arbre des causes et en tirer des conclusions (actions correctives).

Activités préalables 1

Les faits 2

L’arbre des causes 2

Activités préalables

Quatre ateliers [Crache ta valda (brise-glace et priorités); Box des accusés (bilan et diagnostic), Chapeaux de Bono (résolution de problèmes), 5 pourquoi (exploration)] précèdent et préparent à celui sur l’arbre des causes. Les résultats facilitent le recueil des faits nécessaires à l’élaboration de ce dernier.

Résumé et photos de l’activité 1:

En premier lieu, chaque participant.e devait noter sur des Post-it  un élément préoccupant et/ou dérangeant puis le poser sur le mur et/ou le paperboard. À tour de rôle, chaque participant.e a été invité à prendre un élément – dont il.elle n’était pas l’auteur.e – et le présenter en précisant ce qui le préoccupe/dérange. Les autres participant.e.s réagissent jusqu’à une compréhension partagée des problématiques soulevées. Le but était donc d’identifier et de  prioriser les sujets de préoccupation liés à l’(absence de) participation des femmes haïtiennes en politique.

Ainsi ces éléments suivants ont été relevés:

  • les hommes ont été élevés de façon à ne pas aider à la maison (rôles de genre)
  • on n’écoute pas les femmes, on ne les prend pas au sérieux
  • les milieux exclusifs
  • le harcèlement
  • le fait de s’occuper seule des enfants à la maison le soir consiste un frein non négligeable à la participation des femmes dans les espaces politiques 
  • l’insécurité
  • le manque de représentativité
  • le manque d’estime vis-à-vis du potentiel  des femmes
  • la masculinité toxique
  • la femme est souvent considérée comme un être faible
  • des femmes ont peur de la politique parce qu’elles pensent que c’est un rôle pour les hommes
  • l’absence des femmes en politique prive Haïti de changements nécessaires
  • il n’y a que des hommes qui décident (votent les lois) pour une société qui compte également des femmes
  • percer en politique est vraiment difficile pour les femmes
  • les femmes ne sont pas intégrées aux partis politiques
  • les organes de presse stigmatisent les femmes en politique

Ainsi, ils ont permis de faire ressortir la prégnance de la cause socioculturelle dans l’absence des femmes dans les espaces de pouvoir en général et en politique, en particulier.

Résumé et photos de l’activité 2

En second lieux, le box des accusés a permis de mettre en scène le débat sur la faible participation des femmes en politique. Les participant.e.s divisé.e.s en ministère public et conseil de la défense ont respectivement  travaillé à monter un réquisitoire contre la société haïtienne accusée de freiner la participation politique des femmes et un plaidoyer quant aux avancées et aux acquis obtenus jusqu’ici. Puis, les deux parties se sont rejointes sur la nécessité de préserver les acquis et de travailler à éradiquer les attitudes et comportements porteurs de discrimination contre les femmes, avec l’assentiment de la Cour (jouée par la facilitatrice (la juge) et ses assistant.e.s).

Les points négatifs soulevés par l’accusation ont surtout porté sur:

  • la soumission au mari, ( qui empêche la femme de s’intégrer dans la politique)
  • l’intériorisation des normes patriarcales
  • les rôles de genre
  • le problème de l’autonomie du point de vue économique
  • le harcèlement dans les espaces politiques
  • la non reconnaissance des capacités des femmes ( sous estime)

La défense a retenu les points positifs suivants:

  • 1950 obtention du Droit de vote
  • 1955 7 femmes sont élues dans des postes politiques
  • 8 octobre 1982 les femmes ne sont plus mineures par rapport aux hommes
  • 3 avril 1986 Mouvements pour la libération des femmes/ manifestations contre la dictature
  • Ertha Pascal Trouillot 1ère femme juge et 1ere présidente
  • Mirlande Manigat, première femme sénatrice, première femme au second tour d’une présidentielle
  • Claudette Werleih, première femme première ministre
  • Multiplication des organisations qui plaident en faveur d’une participation effective des femmes, ce qui a abouti au quota de 30% au minimum de femmes partout
  • Un des gouvernements de Martelly avait 38% de femmes

 À cela, l’accusation, qui reconnaît les avancées, a fait ressortir des problèmes liés aux acteurs politiques mêmes et qui limitent la participation

  • Aucune confiance en nos acteurs politiques
  • Absence de compétence dans les partis politiques
  • pas de programme, ou non vulgarisé, donc les femmes ne vont pas savoir lequel est le mieux pour elles
  • absence de repère

La défense a reconnu ces problèmes et souligné que:

  •  la société/le système patriarcal.e reste un frein à la participation effective des femmes
  • la non responsabilisation des hommes/ la masculinité toxique

mais maintient que des changements sont à l’œuvre et que le combat pour l’égalité, la mixité, l’équité continue.

Résumé et photos de l’activité 3:

Chapeaux de Bono

Le thème de cet exercice tournait autour de la question:  Quels sont les leviers et freins à la participation des femmes dans la politique? En effet, la méthode utilisée permet de structurer la phase de recherche d’idées en évitant la censure. Chaque chapeau est différencié par une couleur qui correspond à un type de réaction. 

Chapeau Bleu: Introduction

Freins: peur; stéréotypes; timidité; éducation axée sur les rôles genré; manque de financement – Leviers:  une éducation sur la masculinité positive

Chapeau Rouge: Émotions

Freins : on n’écoute pas les femmes, on les qualifie d’impulsives, l’instinct maternel à la fois frein levier et risque, le manque de support du côté de la famille, le stress, la peur. – Leviers : développer, par l’éducation, chez les femmes, la conscience de genre et la confiance en soi.

Chapeau Vert: Créativité

Leviers: donner la parole aux femmes, accompagner économiquement les femmes, les financer; organiser des émissions sur la citoyenneté, la part; motiver les femmes; Battantes; Placer les femmes dans des postes de décisions afin de faire ressortir leurs compétences

Chapeau Gris: Risques

Freins ; Les femmes politiques sont jugés plus durement; se mêler des choses politiques peut nuire à la sécurité; problèmes au foyer – Leviers; Utiliser la fenêtre d’Overton

Chapeau Blanc: Neutralité

A la fois freins et leviers: Les hormones, la Sensibilité, Grossesse/ avortement, la menstruation

Chapeau Jaune : Espoir

Les participant.e.s ont émis leurs souhaits pour les années à venir: Arriver à la mixité 50/50, s’assurer que les femmes ne soient pas jugées plus durement que leurs collègues masculins, poursuivre la lutte, respecter les quotas, travailler à l’émancipation des femmes

Résumé et photos de l’activité 4:

5 pourquoi

Cet exercice est basé sur une certaine introspection, qui pousse les participants à chercher par le questionnement, les causes profondes des blocages auxquels les femmes sont confrontées au niveau social et surtout politique. Nous nous sommes arrêtés à 3 grandes causes profondes:

1- Le Patriarcat

  • Peur de s’intégrer
  • manque de Leadership
  • société et moeurs patriarcales
  • la femme est une sexe faible crée pour acclamer la gloire de l’homme

2- Le Patriarcat (encore une fois)

  • les femmes ne font pas peur
  • on ne veut pas les financer
  •  manque de confiance

3- Le Patriarcat (Dieu est un homme)

  • Pratiques culturelles liées à la religion

Les faits

[Un fait est une action, un état, concret ou visible, précis et vérifiable. Ce n’est pas une opinion, un jugement, une interprétation. Les faits concernent : ITMaMi (Individu, Tâches, Matériel, Milieu)]

Qui ?: Le Patriarcat (les attitudes, mécanismes et institutions)

Que faire ? :  Éduquer en genre et au leadership féminin

  • Comment?: 

Travailler avec les écoles, notamment congréganistes

Atteindre la population en général

  • De quelle manière ?

Approche incluant les hommes, éviter que la participation politique des femmes ne soit réduite à “une affaire de femmes”

Avec quoi ? : Programme de leadership pour les jeunes filles, à partir du nouveau secondaire

Émission hebdomadaire sur une station de radio très écoutée relayée par des radios locales 

Où ?: Partout dans le pays

  • Quand ? :

Le plus rapidement possible et sur le long terme

  • Avec qui ? :

Les organisations de femmes et les partis politiques 

L’arbre des causes

Pour finir, la première journée a été intitulée: “L’arbre des causes”. Tout au long de la journée, nous sommes partis à la recherche des raisons pour lesquelles les femmes haitiennes sont sous représentées en politique. Les exercices se sont basés sur les faits. Un fait est une action, un état, concret ou visible, précis et vérifiable. Ce n’est pas une opinion, un jugement, une interprétation. Ainsi, nous sommes parvenus au “Patriarcat”, le principal responsable par le biais de ses mécanismes et institutions. Et pour le combattre, il faut impérativement éduquer en genre et au leadership feeminin en travaillant avec les écoles, notamment congréganistes et en faisant tout pour atteindre la population en général, sans oublier une approche incluant les hommes, afin d’éviter que la participation politique des femmes ne soit réduite à “une affaire de femmes”

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