Marie Sainte Dédée Bazile

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En 1803, Marie-Sainte Dédée Bazile voit l’armée de Rochambeau massacrer ses trois frères et deux de ses fils. Le choc fut telle qu’elle en devint folle. Le 17 octobre 1806, après l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, malgré l’interdiction des conjurés – Pétion, Rigaud, Boyer et Blanchet – Marie-Sainte Dédée Bazile transporta les restes de l’Empereur au cimetière de Port-au-Prince pour qu’il y soit enterré.

Vivandière de l’armée

Dédée était une colporteuse qui, dès 1794, accompagnait Dessalines partout où il allait. À l’époque, le futur Empereur, Père de l’Indépendance et premier chef de l’État haïtien, était un simple chef de bataillon au Grand Boucan. Dédée, ayant beaucoup souffert des abus de son maître, avait décidé, avec ses 6 frères, de rejoindre la bataille. C’est ainsi qu’elle devint la vivandière de l’armée indigène.

Après le massacre de sa famille par l’armée coloniale française, même devenue folle, elle retint assez de lucidité pour continuer à accompagner l’armée indigène jusqu’à sa victoire finale sur la France. Partout où elle passait, elle criait, “Défliez!, Défilez”, annonçant l’armée. Le nom est resté. L’Histoire la connaît sous le nom de Défilé La Folle.

Loyale à l’Empereur

Pendant que de nombreux enfants, au milieu de grands cris de joie, criblaient de coups de pierre les restes infortunés de Dessalines, sur la place du Gouvernement, une vieille femme folle nommée Défilée vint à passer. Elle s’approcha de l’attroupement que formaient les enfants […]. On lui dit que c’était Dessalines. Ses yeux égarés devinrent calmes tout à coup ; une lueur de raison brilla sur ses traits. Elle alla à la course chercher un sac, revint sur la place, y mit ses restes ensanglantés et les transporta au cimetière intérieur de la ville. Le général Pétion y envoya quelques militaires qui, pour une modique somme, les enterrèrent.

Thomas Madiou, Histoire d’Haïti, Tome III, p 406.

Un matin, l’on retrouva Défilé, morte, sur la chaussée. La misère et le chagrin d’avoir perdu l’Empereur l’avaient emporté.

Héritage

Le 27 décembre 1858, son dernier fils, le colonel Condole Bazile, un officier de la maréchaussée sous Faustin Soulouque, sauva la vie de Fabre Nicolas Geffrard qui mettra fin à la monarchie de Soulouque et deviendra président d’Haïti.


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