Entrer et rejoindre la politique

La jeune militante pakistanaise Malala Yousafzai invite les femmes à entrer en politique. Pourquoi, demande-t-elle de but en blanc, au lieu de nous tenir devant le Parlement, ne pas y entrer et rejoindre la politique ?
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Dans un message vidéo pour le sommet inaugural du WPL – Forum mondial des dirigeants politiques femmes – la jeune militante pakistanaise Malala Yousafzai invite les femmes à entrer en politique. Pourquoi, demande-t-elle de but en blanc, au lieu de nous tenir devant le Parlement, ne pas y entrer et rejoindre la politique ?

Nous sommes le 28 novembre 2013 – le 120ème anniversaire du jour où des femmes, des Néo-zélandaises, ont pu voter pour la première fois au monde, lors d’une élection nationale. Malala Yousafzai a 16 ans. Un an plus tôt, le 9 octobre 2012, elle était victime d’une tentative d’assassinat par les talibans la laissant grièvement blessée – elle a reçu une balle à la tête – et obligée d’être transportée au Royaume-Uni pour des soins. C’est à ce moment que le monde entier fait connaissance avec celle qui ne sera plus que Malala, militante pour l’éducation et symbole de la lutte contre les talibans.

Malala est d’abord blogueuse. À 11 ans, elle tient, sous le pseudonyme de Gul Makai, un blogue pour la chaîne de télévision britannique BBC où elle décrit son quotidien dans la vallée du Swat où l’on incendie des écoles pour jeunes filles et où on assassine les opposants. Ce Journal d’une écolière pakistanaise (lien an anglais) la fait connaître du grand public – dont l’archevêque africain Desmond Tutu qui la nomma pour le prix international des enfants pour la paix 2011 – mais aussi des talibans qui finiront par décider de la faire taire.

Dans “Je m’appelle Malala”, le documentaire de l’Américain David Guggenheim sur la Prix Nobel de la Paix 2014, son père – qui l’avait encouragée à tenir le blogue – partage sa surprise. Poète et militant pour l’éducation, Ziauddin Yousafzai, s’attendait à ce que le témoignage de Malala dérange. Après tout, il avait donné à sa fille le nom d’une militante – Malalaï de Maiwand, combattante et poétesse afghane qui, en 1880, réussit à rallier l’armée pachtoune contre celles des Britanniques. Il n’avait toutefois jamais envisagé l’assassinat: “Ils n’avaient jamais tué d’enfant”, offrit-il en guise d’explication.

Relocalisés à Birmingham (en Angleterre), le père et la fille continuent leur combat pour l’accès à l’éducation. Lui, en tant que conseiller spécial à l’Onu, elle, avec sa nouvelle Fondation Malala, et ses multiples interventions partout sur la planète pour promouvoir le droit à l’éducation. Son engagement lui a valu de nombreux prix internationaux dont le Prix Nobel de la Paix en 2014 – un rêve d’enfant qu’elle pensait réaliser bien plus tard dans sa vie. Un autre rêve est celui devenir Première Ministre du Pakistan … même si la diplômée de l’université d’Oxford – elle y a fait des études en philosophie, politique et économie – semble pour l’instant se concentrer sur les effets de la pandémie de covid-19 sur l’accès des filles à l’éducation.

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